La gestion durable des forêts avance
Alors que 13 nouvelles communes sur les 28
du parc naturel régional
de la Sainte-Baume se sont engagées l’an dernier
dans une gestion forestière durable, une visite
des chantiers réalisés
a eu lieu ce mercredi.

Peuplée essentiellement de pins d’Alep, « arbres très bien adaptés au changement climatique, souligne Julien Panchout, la forêt de Gémenos qui, avec ses 1 537 hectares, est l’une des plus grandes des Bouches-du-Rhône, compte aussi des chênes verts, des arbousiers ».
Ici, un des enjeux majeurs « n’est pas de modifier les essences, mais de les régénérer », indique le directeur de l’Office national des forêts dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Accueilli mercredi par Roland Giberti, le maire (DVD) de Gémenos, le groupe d’une trentaine de personnes vient de s’arrêter à proximité des pins d’Alep. En ce milieu de matinée, la chaleur est déjà forte et les cigales chantent.
Dans le cadre de la certification forestière PEFC, un label décroché par 13 nouvelles communes du parc naturel régional de la Sainte-Baume en 2024, « nous avons ici réalisé un chantier pour favoriser la régénération naturelle des pins d’Alep », expose Julien Panchout. La végétation rase des chênes kermès, « qui empêchent les graines des pins de se planter, a été broyée ». C’est un exemple de ce qu’exige le cahier des charges de la certification forestière PEFC, « un label français et européen né en France il y a 25 ans. Dans l’Hexagone, 60% des forêts communales sont certifiées PEFC », souligne Marie de Guisa, de PEFC Paca. Ce sigle* renvoie « à une gestion forestière génératrice de bois, et respectueuse des paysages et de la biodiversité ».
Retour vers la large piste DFCI. « Une piste stratégique, qui traverse le massif de la Sainte-Baume, de Gémenos à Riboux », intervient Lionel Long, directeur de la forêt et des espaces naturels sensibles du Département des Bouches-du-Rhône. « Sur ce secteur, le risque feux de forêt est permanent », étaye Julien Panchout.
C’est la 2e étape de la matinée. De janvier à mars 2024, « notre entreprise, Dolza, de Fuveau, a réalisé le débroussaillement périphérique de la piste DFCI [voies de défense des forêts contre l’incendie, ndlr], sur environ 50 hectares », explique Camille Gresset. Cette « bande de sécurité » a pour but « de réduire la masse combustible et permettre aux engins de lutte contre l’incendie de passer en sécurité ». Mais « au lieu de tout raser, on sélectionne les espèces qui favorisent la biodiversité : les plantes mellifères pour les abeilles, à baies, comme les arbousiers ou les cades ou genévriers pour nourrir la faune comme les renards. »
Alors que les représentants des 13 communes labellisées PEFC viennent de recevoir un prix, Michel Gros, président du parc naturel régional de la Sainte-Baume et maire de La Roquebrussanne estime avoir « fait un grand pas en avant. Avec ces 13 nouvelles communes, le taux de surfaces forestières communales certifiées sur le périmètre du parc de la Sainte-Baume est passé de 12% et 1 350 ha à près de 70% et 6 500 ha. Désormais, près de 24 800 ha de forêt, soit 30% de la surface forestière du parc, sont labellisés. Reste désormais à convaincre les propriétaires forestiers privés, qui possèdent 65% de la forêt dans le parc. »
Ce sera d’ailleurs l’objet d’une campagne de communication pour 2026, annonce Christian Salvignol, président de l’association PEFC Paca. Dans tous les cas, « le PNR Sainte-Baume montre l’exemple ! C’est une première en France », salue-t-il. D’ici 2035, le PNR Sainte-Baume s’est en effet fixé comme objectif de labelliser en PEFC ou gestion durable la totalité des forêts communales de son territoire.
* Pan European Forest Certification (PEFC), ou Programme de reconnaissance des certifications forestières (en français).