À Sète Agglo, les efforts commencent à payer
La collectivité s’est dotée d’une feuille de route en 7 objectifs.

Contrairement à Montpellier, toujours embourbée sous les déchets, l’horizon semble moins nuageux dans l’Agglo de Sète. Elle est si confiante dans sa capacité à traiter cette question, que son président François Commeinhes tend la main à Michaël Delafosse. « On propose à Montpellier de récupérer son surplus de déchets (exportés par camions à un coût exorbitant) et en contrepartie de leur envoyer des biodéchets (vers l’usine de méthanisation). C’est gagnant-gagnant ! », résume Laurence Magne.
Si la vice-présidente est si enthousiaste, c’est que la feuille de route adoptée par Sète Agglopôle commence à porter ses fruits. Certes ses habitants produisent encore plus de déchets que la moyenne : 340 kg par habitant et par an (contre 260 kg). Mais la baisse est engagée : -15% depuis 2010 et surtout -8% en 3 ans. « On a sensibilisé dans les écoles, les marchés avec du porte-à-porte », explique Laurence Magne.
Parmi les 6 autres objectifs que l’élue s’est fixée figure « l’amélioration du tri [+15% sur les emballages, tri des biodéchets, des palettes, Ndlr] sans lequel on ne valorise pas le déchet ». Là aussi plus de communication et des actions pratiques : « On ramène des bacs au plus près des foyers. »
La collectivité mise ensuite sur le réemploi pour « rendre utiles les objets ». Un chantier de la réparation a été lancé avec un espace dons, un partenariat avec les Restos du cœur et une cabane à dons (mobilier, livres, vaisselle...) dans chacune des 7 déchetteries. Ainsi qu’une formation des jeunes de la mission locale. Résultat : sur 4 000 objets récupérés, 3 600 ont pu être redistribués.
Sète innove aussi en matière de recyclage. Les coquilles d’huîtres sont broyées et servent de revêtement des sols. Avec le CEA de Marcoule et l’UM, l’Agglo a aussi pour projet de créer un verre biosourcé avec du sable, du carbonate de calcium, des coquilles d’huîtres... « On pourra boire le Picpoul de Pinet ! »
Le 5e objectif vise à éduquer les jeunes générations à ces nouveaux métiers grâce à des formations du Bac pro au Master 2. C’est le sens du campus dédié au lycée Juliot-Curie de Sète. Via des ateliers, les entreprises sont elles aussi invitées à accompagner ces projets autour de l’économie circulaire. « Tout est pensé comme un circuit de la manière la plus holistique possible. »
Enfin, la collectivité privilégie les achats dits « socialement et écologiquement responsables ». Un discours « d’exemplarité » qui a aussi ses limites puisque le site d’enfouissement de Villeveyrac est toujours opérationnel. En parallèle, l’Agglo a engagé la modernisation de son Unité de valorisation énergétique (UVE). D’une capacité de 55 000 tonnes/an, ce système d’incinération se veut une « alternative durable à l’enfouissement » mais reste lui aussi critiqué par les écologistes.