Amnesty dénonce
un « génocide en direct »
« Israël commet un génocide en direct », a déclaré mardi Amnesty international, s’attirant les foudres du gouvernement hébreux. Celui-ci a interdit deux associations françaises pro-palestiniennes
au grand dam de la diplomatie française.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a réfuté mardi « les mensonges sans fondement », d’Amnesty international qui a accusé le même jour Israël de perpétrer « un génocide en direct » en poursuivant la guerre dans la bande de Gaza.
« L’organisation radicale anti-israélienne Amnesty a une fois de plus choisi de publier des mensonges sans fondement contre Israël », a réagi Oren Marmorstein, porte-parole du ministère dans un message à l’AFP. Il a ajouté qu’Israël « combat pour se défendre contre le Hamas », le mouvement islamiste palestinien qui a attaqué Israël le 7 octobre, déclenchant la guerre à Gaza. C’est le Hamas qui a appelé à un « génocide contre Israël », a-t-il accusé.
Selon lui, « Israël cible exclusivement des terroristes et jamais des civils. Le Hamas, de son côté, cible délibérément des civils israéliens et se cache parmi les civils palestiniens, volant l’aide humanitaire destinée à la population de Gaza et causant des souffrances aux Palestiniens comme aux Israéliens », a continué le porte-parole.
Depuis les « crimes terribles » perpétrés par le mouvement islamiste palestinien il y a plus de 18 mois, « le monde assiste sur ses écrans à un génocide en direct », écrit la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, en préface du rapport annuel de l’ONG sur les droits humains publié mardi.
« Les États ont regardé, comme s’ils étaient impuissants, Israël tuer des milliers de Palestiniennes et de Palestiniens, massacrant des familles entières sur plusieurs générations et détruisant des habitations, des moyens de subsistance, des hôpitaux et des établissements scolaires », ajoute-t-elle. Dans la section du rapport consacrée au Moyen-Orient, Amnesty réitère ses accusations de « génocide », déjà formulées fin 2024 et catégoriquement rejetées par les autorités israéliennes.
En ce début de semaine, Israël a révoqué les autorisations de voyage de deux associations : le Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine (RDCP) et France Palestine solidarité (AFPS).
La France a jugé mardi « regrettable, contreproductive et dommageable pour les relations franco-israéliennes », la décision d’Israël de révoquer l’autorisation de voyage de deux délégations françaises « menées par des associations » qu’Israël estime liées à des organisations « terroristes ».
Ces associations œuvrent « pour la coopération décentralisée [Association pour le jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises et Cités unies de France] », a souligné Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
« Les accusations publiques de l’ambassade d’Israël en France supposant un lien entre ces associations et des organisations terroristes sont inacceptables. » Lundi, sur le réseau social X, l’ambassade d’Israël en France avait indiqué que « l’État d’Israël [n’autoriserait] l’accès à aucune personne ni délégation liée ou invitée » par ces deux structures. Pour elle, ces deux organisations sont « liées au Front populaire de libération de la Palestine [FPLP] », le mouvement communiste de Georges Habache qui possède, comme tous les groupes palestiniens, une branche armée.
Le FPLP est « désigné comme une organisation terroriste par l’Union européenne », a insisté l’ambassade d’Israël. Hormis son indéfectible allié américain, Israël est de plus en plus isolé sur la scène internationale.