À Martigues, dernières joutes sur le projet de ville avant la trêve estivale

C’est un conseil municipal fleuve qui a eu lieu ce jeudi. À l’ordre du jour : 70 délibérations, et des débats essentiellement tournés vers la gestion du patrimoine et la politique d’aménagement de la Ville de Martigues.

C’est d’abord la réhabilitation de logements conventionnés par l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat au sein de l’immeuble de la Prud’homie de pêche qui a fait bondir l’opposition. L’association Soliha Provence prendrait en charge les travaux « que le propriétaire n’est pas en mesure de réaliser » et la « gestion immobilière et sociale pendant toute la durée du bail en garantissant des loyers accessibles », précise Chantal Habastida, conseillère municipale déléguée au droit au logement. Ce bail serait d’une durée de 42 ans. En échange d’une garantie d’emprunt à 100%, la Ville a sollicité la réservation de deux logements.

« La prud’homie c’est le patrimoine martégal, d’une ville de pêcheurs, réagit Jean-Luc Di Maria, élu municipal d’opposition (LR) qui s’oppose à la délibération. Sans concertation vous avez décidé d’en faire du logement social. » Un vote « contre les pêcheurs de Martigues » selon le maire (PCF) Gaby Charroux, qui appuie : « Comme ils étaient en grande difficulté financière, ils ont dû se résoudre à transformer deux étages en logements et ainsi sauver la prud’homie. »

Un autre projet n’a pas remporté l’adhésion unanime du conseil : celui d’une construction de résidence seniors sur une parcelle de 21 310 m² située dans la ZAC des plaines de Figuerolles, mise en vente par la commune par le biais d’un appel à projet. La société Quartus a été retenue pour la réalisation de 163 logements dont 70% de logements sociaux. « Il s’agit d’un choix discutable, affirme Jean-Luc Di Maria. Le site de Figuerolles, excentré, éloigné des commerces de la vie quotidienne est tout sauf adapté aux besoins de nos aînés. » Le conseiller municipal aurait aimé voir cette construction faite dans « le champs de nature idéalement situé à proximité du centre de Ferrières ».

Ce projet « engage durablement le territoire, bien au-delà de la fin de votre mandat », assure encore l’élu. « Il appartiendra aux Martégaux de dire dans les urnes s’ils valident ou non ce modèle de logement. » Au lendemain de son annonce de candidature, l’élection semble déjà guider Jean-Luc Di Maria. Une attaque à laquelle la majorité n’a pas pris la peine de répondre.