Les logements de victimes de violences changent de mains

Suite au placement en redressement judiciaire de l’association Rhéso qui devait s’occuper
de gérer l’établissement d’accueil de femmes victimes de violences, c’est Le Refuge, qui lutte au niveau national contre l’isolement
des personnes homosexuelles
et transgenres,
qui a été retenu par
la municipalité.

25/02/2025 | 07h34

Alors que cinq appartements à Avignon pour accueillir des femmes victimes de violences devaient être opérationnels depuis l’été dernier, le projet change finalement de main et de fonction.

En effet, l’association Rhéso, qui vient en aide aux personnes isolées ou en situation de fragilité, a été placée en liquidation judiciaire avec une période d’observation de trois mois et n’est plus en capacité de payer les loyers. En conséquence, lors du dernier conseil municipal, une délibération a été votée afin de remplacer l’attribution des baux emphytéotiques, c’est-à-dire d’une durée de plus de 18 ans, de Rhéso à l’association Le Refuge, structure nationale qui lutte déjà contre l’isolement des personnes LGBT+.

« On reprend les mêmes textes, on change simplement le nom de l’association. Le Refuge a les reins un peu plus solides et respectera la législation », résumait Françoise Lichière, conseillère municipale (PCF) déléguée aux droits des femmes et à la lutte contre les discriminations, lors du conseil municipal de la Cité des Papes le samedi 22 février dernier.

De 18 à 25 ans

Le public accueilli ne sera donc pas le même. En effet, la délibération établit des « mentions plus étendues relatives à l’accompagnement social aux publics en difficulté », à savoir ici des jeunes de 18 à 25 ans rejetés par leurs parents à cause de leur orientation sexuelle.

Les élus de la majorité ont toutefois dû se justifier auprès de l’opposition, et notamment du Rassemblement national, qui demandait des explications sur le choix de l’association. « Le Refuge est une structure sérieuse et solide qui amène quand même quelques garanties de par sa position nationale, et cela nous a paru être la bonne solution car on n’avait pas trop de temps à perdre par rapport à Solya [le bailleur, Ndlr.] sur ce dossier », lui répondait Françoise Lichière. Puis, la maire Cécile Helle de réagir également en précisant que « les associations n’ont pas les spécificités qu’avait Rhéso. On est en tout cas très attentifs et très mobilisés, et on a des opportunités éventuelles de locaux à proposer si on peut rebondir et repartir soit avec Rhéso, soit avec une association qui serait sur les mêmes enjeux et les mêmes ambitions par rapport aux femmes violentées. J’ai rencontré la présidente de l’association pour lui redire que nous, la Ville, on était prêts à poursuivre un éventuel projet de ce genre. Sauf qu’aujourd’hui, c’est la pérennisation même de l’association qui est questionnée », précise-t-elle en ajoutant qu’elle a alerté la préfecture sur les enjeux de prise en charge de femmes victimes de violences.

OSZAR »