Écrire une nouvelle page de l’industrie dans la région
À l’occasion du banquet populaire et festif de La Marseillaise au jardin du Prieuré de Martigues ce samedi, un débat est organisé à 10h30 autour de la nécessité d’une réindustrialisation écologique et sociale
du territoire.

Des milliers d’emplois promis, des milliards d’euros engagés, des années d’études réalisées mais autant à attendre, plus que des annonces, des garanties sérieuses quant à la réalisation des projets de nouvelles industries décarbonées dans la région et de la cohorte d’infrastructures absolument requises.
C’est au regard des hésitations et des contradictions soulevées dans le débat public (lire nos éditions de mercredi à vendredi) que le banquet festif et populaire de La Marseillaise de ce samedi, au jardin du Prieuré de Martigues, laissera libre champ aux syndicalistes, politiques et associatifs de tirer le signal de l’alerte sociale.
Chez ArcelorMittal, nous explique le secrétaire CGT Stéphane Martins de Araujo qui participera au débat, « les plans de décarbonation d’ArcelorMittal ne parlent que de Dunkerque, alors que depuis 2023 nous avons un seul haut-fourneau en activité et que le chômage partiel est la règle deux jours par mois. Pendant que le plan de restructuration nous a fait perdre une centaine de postes d’intérimaires non remplacés ».
Pourtant, « le groupe fait 710 millions d’euros de bénéfice au 1er semestre et investit à l’étranger pour fonctionner au charbon. On reçoit du coke indonésien car c’est plus rentable et on craint l’arrêt de la cokerie de Fos-sur-Mer en 2026 » redoute le syndicaliste.
Avec plus de 4 000 salariés organiques et sous-traitants sur site, le projet de nationalisation porté par la CGT fait sens, malgré le refus du gouvernement d’entrer au capital de l’entreprise. « Pendant qu’on parle de réduction d’effectifs et d’outils qui marchent à moitié, avec des incendies des passerelles qui s’écroulent et des accidents potentiellement mortels possibles réguliers », estime le responsable.
pour la santé au travail
La santé au travail comme en dehors est également l’une des grandes préoccupations au regard des enjeux industriels. Les longs combats menés par l’Association de défense des victimes des maladies professionnelles (Adevimap), que représente Christiane de Félice, pour la reconnaissance de l’exposition des travailleurs à l’amiante se combinent aujourd’hui à celui pour le renforcement de l’hôpital de Martigues, campagne menée depuis deux ans par les unions locales du territoire.
Pour Fabien Cros, secrétaire CGT Total La Mède lui aussi intervenant au débat « nous sommes débarrassés du combat pour le maintien de l’outil, ce qui nous laisse le temps de nous attaquer à l’exposition aux agents chimiques cancérigènes, mutagènes ou toxiques à la reproduction (CMR) comme le benzène, dont la dangerosité est connue depuis 1921 » explique le syndicaliste, qui a la « volonté d’arriver à créer un cadre législatif similaire à l’amiante pour obtenir des droits supplémentaires à la retraite et réparer le préjudice ».
Des enjeux à aborder avec le conseiller municipal de Martigues et ancien député PCF de la 13e circonscription Pierre Dharréville, le secrétaire du syndicat CGT des dockers et portuaires du golfe de Fos Christophe Claret et Naïma Senanedj du conseil national du PCF.