La Ville de Martigues s’oppose au Plan de prévention des risques incendie

En l’état actuel des choses, le Plan de prévention des risques incendie de forêt classe plus de 70% du territoire communal en zone rouge. Une ineptie pour la municipalité, qui demande que les parcelles constructibles du Plan local d’urbanisme soient examinées au cas par cas.

07/04/2025 | 07h37

Englouti par les flammes le 4 août 2020, le camping des Tamaris renaît de ses cendres. Cinq ans après le feu qui a ravagé près de 1 500 hectares du littoral martégal et port-de-boucain, il sera prêt à accueillir des vacanciers à la fin du mois d’avril. Avec quelques nouveautés salvatrices : une voie de défense des forêts contre l’incendie suffisamment large pour laisser passer deux véhicules, des citernes de réserve d’eau et des bornes.

C’est ce que la municipalité aimerait pouvoir mettre en place dans d’autres secteurs de la commune, plutôt que de se voir imposer un Plan de prévention des risques incendie de forêt (PPRIF) par les services de l’État qui classe en zone rouge inconstructible plus de 70% du territoire communal et prévoit l’impossibilité de reconstruire les habitations situées dans ce secteur si leurs conditions de défendabilité ne sont pas améliorées. Lors de la séance du jeudi 3 avril, le conseil municipal a émis un avis défavorable sur ce document dans le cadre de l’enquête publique qui s’achèvera le 22 juillet prochain.

« Sans aucunement nier le risque feu de forêt que nous n’avons que trop connu à Martigues, la méthode d’élaboration n’a pas été adaptée à l’exemple que constitue notre commune, en termes d’investissements dans la protection et la gestion de nos espaces naturels », appuie le maire (PCF), Gaby Charroux, en rappelant que plus de la moitié des 7 300 à 7 500 hectares de la commune est classée « zone naturelle, boisée, protégée, ou plaine agricole. Ce comportement vertueux des municipalités successives est aujourd’hui pénalisé parce que les possibilités de construction, de logements comme d’équipements publics ou de développement économique, ont été annihilées », fustige-t-il.

Pourtant, à l’heure de la réindustrialisation et de la décarbonation de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, les besoins en matière d’habitations n’ont jamais été aussi importants. « La capacité de production de logements sur les quelques rares zones à urbaniser épargnées par le PPRIF ne peut assurer qu’environ quatre années de besoin réel de construction pour garantir le strict maintien du nombre d’habitants », révèle l’édile.

Unanimité contre ce plan en l’état

« L’État ne va pas nous bloquer la possibilité de développer notre ville parce qu’il y a de la forêt, ajoute pour sa part le conseiller municipal d’opposition (DVD) Jean-Luc Di Maria. Il faudra peut-être aménager de meilleurs accès pour que les services incendie puissent travailler, mettre en place des points d’eau avec un débit suffisant ».

C’est bien ce que souhaite la Ville. « Il n’est pas question de demander que des espaces naturels protégés soient transformés en zone constructible, assure Gaby Charroux. Nous demandons que ce qui au Plan local d’urbanisme est inscrit comme constructible soit examiné parcelle par parcelle, pour voir s’il n’y a pas des moyens complémentaires de protéger ces équipements ».

En d’autres termes, cet avis défavorable n’est pas une manière de fermer la porte aux services de l’État, bien au contraire : « Nous voulons continuer à travailler », assure ainsi la Ville.

OSZAR »