L’accueil des 39 chercheurs américains à Aix Marseille université en dit long sur notre époque et sur l’hôte actuel de la Maison blanche.
Après des années de fuite des cerveaux vers les États-Unis, voilà ce pays qui s’est toujours pensé et présenté comme la patrie de la Liberté, quitté par ses scientifiques.
Pas pour des raisons de conditions de vie ou de rémunération mais bien parce que le rapport à la recherche et à la science, s’est profondément dégradé jusqu’au sommet de l’État fédéral.
Un président de la République qui a ouvert un réseau social baptisé « Vérité », un ministre de la Santé antivax, et une chasse ouverte aux recherches considérées par les réactionnaires comme dérangeantes. Des mots bannis des travaux universitaires « Femme », « racisme », « diversité », « transgenre », « crise climatique ». Des livres écartés dans des bibliothèques de certains États... Le basculement est sidérant.
Les moyens de nos ambitions
L’université d’Aix-Marseille et la France s’honorent de recevoir ces scientifiques qui ne demandent qu’à poursuivre sereinement leurs recherches.
Mais cela ne doit pas faire oublier les menaces qui pèsent ici aussi sur le savoir : complotisme, fausses informations, défiance à l’égard de la science. Cela ne doit pas non plus occulter les réels problèmes de financements auxquels sont confrontés l’Enseignement supérieur et la recherche publique.
Si notre pays veut être celui des Lumières du XXIe siècle, il doit se donner les moyens de ses ambitions.