À Avignon, des logements « refuges » pour les jeunes LGBT

L’association Le Refuge a inauguré ce mardi
son centre d’accueil
de 10 logements pour personnes exclues du foyer familial en raison de leur orientation sexuelle.

19/06/2025 | 08h01

L’association Le Refuge ne peut mieux porter son nom pour les personnes de la communauté LGBT en Vaucluse. Ce mardi 17 juin, elle a inauguré son centre d’accueil de jour à Avignon et ses 10 logements, soit 5 appartements à deux chambres destinés aux personnes exclues du foyer familial ou en difficulté du fait de leur orientation sexuelle. Un « moment important », confie Pacôme Rupin, directeur général de la structure au niveau national, présent pour l’occasion. Il y voit en effet « le symbole que nous essayons de porter depuis plusieurs années en termes de développement de nos capacités d’hébergement ».

L’accueil dans ces logements se fait dans un premier temps de façon totalement gratuite, puis avec une légère participation financière après un certain seuil de revenu de la personne accueillie, qui doit avoir entre 18 et 25 ans. « Celles-ci peuvent être du territoire mais aussi d’ailleurs, car nous sommes un réseau national, donc on fait en fonction des places. Il arrive aussi que ce soit des personnes issues d’un pays où l’homosexualité est pénalisée et on les accompagne aussi dans les démarches sociales », confie Grégory Bernard, chef de service régional du Refuge. Les futurs accueillis passent un entretien préliminaire avec un travailleur social qui analyse leur dossier et leur apporte une réponse en fonction de celui-ci. Le contrat d’habitation signé est alors d’une durée de trois mois, renouvelable en fonction du besoin, avec une moyenne de neuf mois. « L’idée est d’aller vers l’autonomie en termes de logement », poursuit Grégory Bernard.

De son côté, Sébastien Maggi, sous-préfet de Vaucluse chargé de mission à la politique de la Ville, explique sa présence par le Plan national pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ dont il a la charge. Il confie d’ailleurs qu’il est « normal que l’État soit présent à vos côtés. La situation que rencontrent certaines personnes est inacceptable et il faut mener ensemble cette bataille pédagogique ».

De Rhéso à Refuge

Le tout est rendu possible par une convention signée entre la municipalité d’Avignon et le bailleur Soliha, le 25 novembre 2022. La mise en place du projet « n’a pas été un long fleuve tranquille », confie de son côté Cécile Helle, maire (PS) d’Avignon. Car c’était au départ l’association Rhéso qui devait occuper ces locaux afin d’accueillir des femmes victimes de violences conjugales. Mais la structure a été placée en liquidation judiciaire il y a quelques mois, ce qui a poussé la municipalité à trouver une nouvelle structure pour investir les locaux, donc Le Refuge.

Infos et contact sur le-refuge.org et [email protected]

OSZAR »